Page 2 - Chargement canon Armstrong RML Thunderer 2016
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Balliet J.M. - Artillerie navale, Armstrong RML
sein de nombreuses batteries de côte. Il s’en suivit de nombreuses publications qui suivaient assidûment les progrès de l’enquête très minutieuse qui suivit cet accident3.
Le matériel d’artillerie à chargement par la bouche du système Armstrong
La marine britannique, confrontée à l’insuccès des dispositifs de chargement par la culasse développés par Armstrong, s’était résignée à revenir au chargement par la bouche de ses pièces rayées. Forte de sa réputation et de celle de la société Arsmtrong, elle entraînera dans son sillage de nombreuses marines étrangères.
Alors que l’intérêt pour les tourelles n’était nullement remis en cause, il s’agissait de relever un nouveau challenge : rendre compatible l’usage de canons se chargeant par la bouche dans l’espace nécessairement contraint d’une tourelle. En effet, si, initialement, chargement par la bouche et tourelles faisaient bon ménage, c’était dû au fait que les canons étaient suffisamment courts pour être rentrés entièrement dans la tourelle tout en autorisant les manœuvres de chargement. Mais, très rapidement, l’allongement de la volée rendit cette méthode impraticable et, pour l’armement des tourelles du Thunderer, il fallut imaginer un nouveau système dont le principe était le suivant : les pièces devaient être placées en site négatif de telle sorte qu’elles pointent en direction de tubes de chargement disposés sous le pont du navire. Le chargement pouvait ainsi être effectué à couvert.
Si l’on peut s’étonner de l’adoption d’un tel dispositif et, tout particulièrement du chargement par la bouche alors que le chargement par culasse était supposé permettre un tir plus rapide, la réalité fut, pendant quelque temps tout autre : la cadence de tir des canons anglais était sensiblement supérieure à celle des canons français et allemands contemporains se chargeant par la culasse. Il faudra attendre la fin du 19e et l’amélioration de la cinématique de chargement des projectiles par la culasse pour que ce dernier système prenne définitivement l’ascendant sur le chargement par la bouche4.
La tourelle d’artillerie
La tourelle qui abritait les canons du Thunderer est du type circulaire avec un diamètre extérieur de 31 pieds (9,45 m). Elle pèse, entièrement équipée, plus de 400 tonnes. Ses parois, de 3 pieds 3 pouces (99 cm) d'épaisseur, se composent d’une succession de strates : une armure externe de 8 pouces (20,3 cm) ; une chemise de teck de 9 pouces (23 cm) ; une seconde armure métallique de 6 pouces (15,2 cm) contre laquelle vient s'appliquer une seconde enveloppe de teck de 6 pouces. (15,2 cm) ; deux épaisseurs de fer de 3⁄4 de pouce ; enfin, une dernière plaque de revêtement à 9 pouces (23 cm) d'intervalle. Les espaces vides sont remplis par des poutres verticales en fer
3 In fine, on conclura à un double chargement d’une des pièces.
4 Mise au point d’un système permettant le chargement quelle que soit l’orientation des tourelles et l’élévation des pièces.
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