Histoire technique de l'artillerie

Canon de montagne de 80 mm de Bange Mle 1878
Balliet J.M.
Il s’agit d’une pièce en acier d’un calibre de 80 mm, rayée à droite (24 rayures progressives) et se chargeant par la culasse du système de Bange. Le poids moyen du canon est de 105 kg avec une portée maximale avoisinant les 4000 mètres.

Ce matériel est destiné à passer par des chemins ardus en montagne et, à cette époque, dans les cheminements difficiles empruntés lors des guerres coloniale qui requièrent un matériel léger. Il peut donc être divisé en fardeaux transportés à dos de bêtes de somme : bouche à feu, un mulet ; affût, un mulet ; roues, rallonge de flèche (adoptée en 1881) et limonière, un mulet. L’affût du modèle 1880 est composé de deux parties distinctes : le corps de l’affût et la rallonge de la flèche. Cet affût a été précédé, dans le matériel de montagne, par un autre affût (modèle 1878) sans rallonge de flèche, avec les mêmes dispositions générales sauf le frein. La rallonge de flèche mérite quelques développements : En 1880, le Comité de l’artillerie propose de modifier pour essai, l’affût du canon de 80 de montagne, suivant le projet du Cne Locard. En adaptant une fausse flèche amovible, il s’agit de parer à un important défaut important de la pièce : son renversement lors du tir sous de petits angles. Après des essais comparatifs, la rallonge du Dépôt central, différente de celle de Locard, est adoptée en 1881.

Les projectiles initialement adoptés sont de deux types : des obus à mitraille et des obus explosifs chargés de mélinite. Le tir de ce dernier type de projectiles déterminera la capitulation de la reine des Hovas lors de l’attaque de Tananarive.

Dans les années 1900, il existait une vingtaine de batteries de 6 pièces en service (12 batteries affectées à l’artillerie de campagne en métropole et 8 aux colonies) et un nombre équivalent en réserve. Ces pièces seront encore utilisées durant le premier conflit mondial.

Le matériel illustré dans la galerie d'image a été fabriqué par les Ateliers et Chantiers de la Loire – Nantes 1882 - N° 109. Une seconde pièce du même modèle, mais dépourvue de sa culasse, est également visible sur le même (Fabrication : J. Sturmlinger, constructeur- mécanicien – Havre 1883 – N°78).

Remarque : Ces pièces ont été déplacées durant l'année 2006 et ne sont plus visibles.

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