Page 8 - Chargement canon Armstrong RML Thunderer 2016
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Balliet J.M. - Artillerie navale, Armstrong RML
Cependant, en général, il s'échappe peu d'eau par le tube de chargement à cause de canaux ménagés dans ce tube pour conduire l'eau à un réservoir placé à l'intérieur du revêtement de la tourelle, et alors, à moins que la tête du refouloir ne soit restée un certain temps en contact avec le fond de l'âme et que, par suite, une quantité considérable d'eau n'ait été versée dans le canon, l'eau, quand on retire l'écouvillon, ne peut pas venir jusqu'à la bouche du tube et s'écoule vers le réservoir sans que l'on puisse s'en apercevoir de la batterie. Les servants qui sont à l'intérieur de la tourelle peuvent toujours s'assurer que la charge est à fond en introduisant dans la lumière l'amorce ou un dégorgeoir.
La pression hydraulique agissant sur le refouloir pour le pousser en avant, est ordinairement de 750 livres environ par pouce carré (52,732 kg/cm2), ce qui donne, en tenant compte du frottement, environ 1 150 livres (81 kg/cm2).
Le tir...
Au moment du tir, il n'y a que dix personnes dans la tourelle d'avant, l'officier qui la commande, le chef de tourelle qui la manœuvre, les deux chefs de pièce et trois servants à chaque pièce. Le chef de pièce porte le n° 1, et les trois servants les n° 2, 3, 4. La tourelle d'arrière du Thunderer, où les deux canons de 35 tonnes sont manœuvrés à la main, contient, quant à elle, 22 personnes.
Le tir dans la tourelle d'avant s'exécutait de la manière suivante : le pêne dormant est dégagé, le signal « le canon est chargé » est transmis, au moyen de l'indicateur à signaux, de la batterie au personnel de la tourelle, le verrou hydraulique est enlevé, et le chef de tourelle actionne la machine vapeur pour faire tourner la tourelle et l'orienter dans la direction voulue ; pendant ce temps, le n° 1, chef de pièce, manœuvre l'appareil élévatoire pour redresser le canon de sa position inclinée, puis il se sert du levier hydraulique qui est près de lui pour mettre le canon en batterie ; le canon est alors pointé en hauteur ; les n° 2 et 3 placent l'amorce, dans la lumière et fixent les fils ou le cordon tire-feu suivant le cas. Le chef de tourelle ou le chef de pièce met le feu, à moins que le tir ne se fasse au moyen de l'électricité de la tour de commandement. Le coup parti, on achève de mettre le canon hors de batterie à l'aide de l'appareil hydraulique, qui est mis en action par le n° 4 au moyen du renversement du levier.
Pendant la mise hors de batterie, le chef de tourelle la fait pivoter, à l'aide de la machine, de manière à amener les pièces vers le plus rapproché des deux appareils de chargement. L'un des servants, le n° 4, se tient près du verrou hydraulique de fermeture pour arrêter à temps le mouvement de rotation. La bouche du canon est abaissée à sa position de chargement, et amenée jusqu'au contact du tube de chargement. On met le pêne dormant qui immobilise définitivement la tourelle et la clavette qui relie la volée du canon au tube de chargement ; la pièce est alors prête à être écouvillonnée et rechargée.
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